Révolutionner la joaillerie française en lui donnant une image jeune et branchée. C’était le pari de Pauline, Charif et Malek qui ont créé Gemmyo en 2011. Nous avons rencontré Pauline, elle nous a raconté leur histoire.
A l’origine
Tout commence lorsque Charif demande la main de Pauline. A la recherche d’une bague de fiançailles place Vendôme, ils sont déçus par l’expérience des grands bijoutiers. L’ambiance leur paraît froide, rigide et absolument pas moderne : ils ne se retrouvent pas dans l’image de ces marques et le service qu’elles proposent. De cette frustration naît l’idée : pourquoi ne pas créer des bijoux et une expérience qui leur ressemble ? Le concept mûrit, ce sera une marque de joaillerie accessible, jeune, personnalisable et vendue uniquement sur internet. Ils décident alors de se lancer dans l’aventure entrepreneuriale et s’associent avec Malek, frère de Charif.
Premiers pas
“On n’a même pas fait de business plan”
Les trois nouveaux associés se fixent un premier objectif : vendre au moins une bague via un site internet dans les 3 mois. Pour relever le défi, il faut vite monter le site et trouver un atelier capable de faire une bague. Vite fait mal fait, une première version du site est en ligne au bout de quelques semaines, sur wordpress et avec des bagues mal designées. Mais cela fera l’affaire pour le moment. Cherchant un atelier de fabrication, Pauline essuie près de 150 refus ! Il faut s’accrocher. Elle se souvient : “Il en suffit juste d’un”. La persévérance finit par payer et ils trouvent enfin l’atelier qui accepte de leur faire un bijou.
Et puis un jour, miracle, la première commande tombe ! Seulement rien ne se passe comme prévu. Pauline s’en souvient très bien.
La première cliente
“Elle venait d’Angers, elle avait tapé ‘bague en or rose et topaze’ sur internet.” Le référencement était suffisamment travaillé pour que le site de Gemmyo apparaisse. Elle trouve son bonheur, mais au moment de payer, cela se complique : elle tente de faire un virement bancaire, mais une erreur de RIB bloque le paiement. Puis arrivent les difficultés de fabrication qui rallongent les délais. La bague est livrée au bout de 14 semaines au lieu de 10, comme estimé. “On apprend plein de choses”, explique Pauline avec le recul.
Itérer jusqu’à validation
Après avoir relevé le premier défi, l’équipe se fixe un nouvelle objectif : faire 5 ventes en 1 mois. Cela leur permet de vérifier s’il y a bien un potentiel sur ce marché. Une nouvelle fois, mission accomplie : “Oui, il y a bien un marché” confirme Pauline. Ainsi des objectifs clairs et à court terme leur ont permis d’avancer vite et de tester rapidement. “Ca nous a donné une trame, ça nous a permis d’avancer sur l’essentiel”. Alors, pas besoin de business plan ?
Aller à l’essentiel
“Dans le luxe aussi, le Lean Startup est possible. L’absence de capital de départ nous a forcés à innover et itérer avec rapidité.”
“On n’a même pas fait de business plan” explique Pauline. L’équipe fondatrice de Gemmyo s’était imposée une double contrainte de temps et d’argent. Une contrainte de temps d’abord : “Nous n’avions pas de salaire pendant 6 mois avec mon mari, et ne touchions pas le chômage, donc autant dire qu’on a mangé beaucoup de Croustibat. Cela nous a forcés à faire les choses très vite, et ce n’est pas si mal”. D’un point de vue financement, même combat : “On avait chacun mis 1000 euros. C’est peu, mais cela permet d’innover”. D’où l’idée de fabriquer des bijoux sur demande, car il était impossible d’avoir du stock.
Cela a permis de tester rapidement le marché mais aussi leur capacité à travailler ensemble… et cela suffit !
Commencer petit pour valider son concept au plus vite avant de le développer : telle est la clé de la réussite de la marque de joaillerie la plus trendy de la place parisienne.
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Et pour vous faire plaisir, le site de Gemmyo est par là.